Sans objet
Et maintenant, je me tourne vers le soleil levant.
Et tant pis si tu ne me réponds plus
si tu ne me regardes plus
si l’envie à disparu.
J'ai regardé le passé avec beaucoup de tendresse,
épier chaques instants,
le petit, le grand, les ridicules, les magiques aussi.
Ta beauté au bout des doigts,
je passe les yeux bandés, pour ne pas vivre l’instant.
Dévoré par ce futur idéal d’un imaginaire débordant,
rongeur et porteur de déceptions,
il met le voile sur l’évidence.
Portant la passion à son narcissisme
elle n’aura pas le choix que de choir,
de jamais montrer son visage à l’amour
usant des vices pour s’en sortir.
La psyché égoïste ne voit que le tunnel de la rupture,
pourtant l’essentiel n’était-il pas de voir.
Tomber dans le chaos pour en sortir plus grand.
Apprendre dans le sombre à faire des étincelles.
Ne porterait-il pas la lumière jusqu’au cœur ?
Se reconnaître pour pouvoir créer, s'enlacer, s’associer,
pour n'etre que funambules entre vide et plein.
Aussi entre projection et satisfaction de l’instant,
heureux le moment juste là offert, précieux,
Modelage des anciennes lumières, il jaillit.
On croit par surprise, mais n’est que reflet,
futur, passé dansent ensemble.
M'usant dans ce combat contre mon temps,
aveugle de mes propres déceptions
Je déambule sans voir tes souffrances.
Sans les enrober d’un manteau de la rassurance
je gagne aujourd’hui un peu
pour marcher plus loin.
Je regarderai souvent si tu n’es pas là contre moi,
je regarderai sans m’arrêter.
Je t’aurai toujours là, juste là, tu vois,
dans le cœur entre excuse et regret.
CYRIL LAGORCE
texte protégé le 14/12/2018